Juillet – août 2025 – Chercher la beauté…
Il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Esaïe 53.2
Et si l’on nous demande : mais que pouvez-vous faire ? Nous répondrons : porter la beauté comme un flambeau, refuser les caricatures, aimer sans naïveté, penser sans céder, et garder l’âme claire, même au cœur de la nuit. Cela ne sauvera peut-être pas le monde. Mais cela sauve le vivant en nous… Julie Dratwiak.
Le monde entier git dans la main du mal[1]… cette constatation sombre et accablante n’a pas été faite par un contemporain, pas même par un survivant des « grandes guerres », ni par un rescapé de la guerre de Cent Ans au 15e siècle, mais il y a environ deux millénaires par l’un des premiers disciples du Christ. Il n’entendait pas par cela qu’il n’y avait rien de beau ou de bon dans notre monde, mais que la tendance générale des humains était tournée vers le mal.
Deux mille ans plus tard, le constat reste le même, ce n’est pas réellement une surprise, puisque les mêmes causes produisent toujours à peu près les mêmes effets. La soif de posséder, de contrôler, de soumettre, d’exploiter les autres est toujours présente dans le cœur et les pensées de nombreux humains.
Et pourtant, comme les univers parallèles des récits fantastiques, une autre réalité cohabite avec le mal, la violence, l’horreur des conflits. Il y a encore de la beauté dans ce monde ; elle n’est pas une fuite facile pour quelques illuminés, artistes ou rêveur. Elle n’est pas non plus un divertissement pour oublier les ténèbres et la souffrance, car elle se cache souvent au sein même des ténèbres les plus sombres.
Il peut s’agir de la beauté que nous offre la nature, un rayon de soleil sur quelques gouttes de rosée, un rouge-queue qui nourrit ses petits, le bleu bouleversant du ciel ou de l’eau un soir d’été…
Il y a aussi celle qui est présente dans des actes d’humanité, une secouriste anonyme qui brave les bombes pour tenter de sauver encore une vie, un enfant courageux qui, dans une cour d’école, prend le parti d’un autre, maltraité par la meute cruelle, ou bien un humain survivant d’une agression qui refuse de basculer dans la haine et la vengeance pour ne pas devenir ce qu’il combat…
Et puis il y a la beauté invisible pour les yeux, celle qui n’attire pas les regards, elle était pleinement présente dans la personne du Christ, lui que le prophète Esaïe décrit comme n’ayant rien pour attirer les regards…
Cette beauté est réelle, solide, puissante et indestructible. La beauté intérieure de celles et ceux qui ont appris à cultiver ces jardins de l’intime qui fleurissent en toutes saisons, toutes situations, même les plus désespérées…
Invisible ou peu visible, cette beauté ne passe pas inaperçue aux yeux de celui qui voit tout, et qui sauvegarde pour l’éternité ces gemmes précieuses — comme le Christ l’a fait pour cette dame qui a répandu du parfum sur son corps[2]. Une affirmation assumée de son amour pour l’authentique beauté, celle qui communique la vie et nous garde vivants.
Sur les sentiers de l’été qui s’offrent à nous, au cœur même de l’obscurité qui tente d’obstruer nos horizons, qui voudrait nous pousser à basculer dans la peur, l’angoisse, le désespoir, soyons des chercheurs de beauté, devenons des experts pour la dénicher là où personne ne la voit, mais où, cependant, elle se cache ; invisible pour les troupeaux, indécelable pour les pressés, introuvable pour les puissants-violents qui la piétinent sans se douter qu’elle existe.
Ma prière pour ces mois d’estive est que notre Dieu nous aide à ouvrir nos yeux, ceux de la chair et ceux du cœur, afin que nous puissions admirer, contempler, nous nourrir en silence de toutes les beautés du monde et que notre reconnaissance retourne vers lui, comme l’eau retourne aux nuages, car il est la source, l’origine de toutes beautés…
Estivalement votre,
Philip
[1] 1 Jean 5. 19
[2] Matthieu 26. 6-13
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