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Sagesse d’automne, rentrer en soi-même… 

Quand on rentre en soi-même, on s’aperçoit qu’on possède exactement ce que l’on désirait. Simone Weil

Étant rentré en lui-même, il se dit… Luc 15.17

L’automne — en gentleman — annonce délicatement sa venue. Les premières feuilles tourbillonnent lentement vers le sol, les matins sont plus humides, la lumière tire sa révérence plus tôt… ce n’est pas encore le grand flamboiement des arbres en feu et en soleil, mais les premières notes du prélude sont perceptibles.

L’automne est à nos portes et avec lui l’envie de rentrer à la maison, de mettre quelques bûches dans le foyer, vérifier si les boites à infusions sont pleines… Nous avons aimé rester tard dehors, prendre d’interminables apéros sur nos terrasses, profiter de la fraicheur du soir après des journées étouffantes, mais les aiguilles des saisons poursuivent leur course et nous pourrions peut-être suivre le mouvement en considérant combien il est utile de « rentrer en soi-même ».

L’automne — comme Jean le Baptiseur l’a fait pour le Christ — annonce la nécessité de ce retour, ou peut-être cet apprentissage, de l’intériorité, ce mouvement indispensable pour une croissance saine et sereine. Peut-être, me direz-vous, serait-il mieux de ne pas « sortir » pour ne pas oublier de revenir, mais la vie, comme les saisons, se bâtissent sur des allers-retours, qui ne nous font pas pour autant faire du surplace. Le Bon Berger lui-même a déclaré : « mes brebis entreront et sortiront et trouveront des pâturages… » (1) Il y a un temps pour toute chose sous le soleil de l’été, comme sous celui de l’automne…

L’automne est la période où nous nous réapproprions nos maisons, l’occasion de faire quelques modifications dans l’aménagement, l’isolation, la décoration… nous voulons qu’elles soient confortables, après tout, nous allons y passer de longues heures lorsque les tempêtes de l’hiver feront rage à l’extérieur. Il en va de même pour notre maison intérieure. Nous devons « retourner en nous-même » et vivre — nous les incorrigibles enfants prodigues qui encore et encore pensent que la vie « dehors » est meilleure, une préférence bien ancrée pour le faire plutôt que pour l’être. Ne l’oublions pas, notre logis du dedans est la demeure où, par l’Esprit, le Christ habite et nous manifeste l’amour du Père, lui qui fait de chacun de nos retours une grande fête, un moment de célébration jubilatoire, avec musiciens, danses et festins.

L’automne en s’installant nous rappelle aussi que nos vies ne sont qu’un souffle, peu importe notre âge, et la durée, inconnue, de nos vies, l’automne viendra. Pourquoi attendre cette saison de vie pour réaliser que nous avons toujours vécu « dehors » et n’avons pas su aménager, entretenir, améliorer notre maison intérieure, cette « chambre secrète » dans laquelle le Père nous attend pour nous rencontrer, nous écouter, nous confier d’intimes paroles qu’il est le seul à connaitre (2).

L’automne s’annonce et nous rappelle aussi l’intelligence des arbres, ces maitres de sagesse, qui savent, depuis la nuit des temps, qu’il leur faut sacrifier leurs feuilles pour survivre à l’hiver. Se concentrer sur l’invisible, sève, racines, afin de préparer un futur printemps. Renoncer pour une saison à ce qui se voit pour donner la primauté à ce qui est caché. Se réjouir d’être, au moment même où nous perdons la capacité de faire et d’apparaitre.

L’automne est là… qu’allons-nous en faire ? Le vivre pleinement, tenter de l’ignorer, le subir… Que Sa grâce — elle peut davantage que toutes nos bonnes intentions ou résolutions — nous vienne en aide afin de déguster intensément la chaleur et le réconfort d’un beau retour en nous-mêmes, un bel automne autour du feu de sa Présence intérieure.

Automnalement vôtre,

Philip

 

1 Jean 10.9

2 Matthieu 6.6

 

  

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